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« In India », le nouveau livre de Mitch Epstein publié par l’édition Steidl

« In India », le nouveau livre de Mitch Epstein publié par l’édition Steidl

 » In India » de Mitch Epstein aux couleurs des années 80

Le photographe américain Mitch Epstein revisite ses images de l’Inde des années 80 dans un nouveau livre In India, publié par Steidl. L’ouvrage rend compte de son immersion et de son initiation en Inde.

« Les bonnes idées viennent quand on pose des questions et qu’on est ouvert  » – Mitch Epstein.

In India, un corpus photographique qui crie haro sur le noir et blanc

Dans les années 1970, on considère Mitch Epstein, à l’instar de Raghubir Singh, William Eggleston, Luigi Ghirri, John Batho, Stephen Shore et Joel Sternfeld, Joel Meyerowitz, Harry Gruyaert ou Saul Leiter, comme l’un des principaux pionniers de la photographie couleur. Tous ces photographes voulait en effet remettre en question l’idée dominante selon laquelle la couleur était un médium moins raffiné que le noir et blanc.

Il faut savoir, qu’avant 1980, la photographie couleur n’avait de valeur que dans la publicité. Aussi, Mitch Epstein ne souscrivait aucunement à ces normes esthétiques. A ce sujet, son dernier ouvrage In India s’inscrit dans cette revendication esthétique. 

In India, de Mitch Epstein 2021. Photo 21 : La femme de Mitch Epstein, Mira et Ashok. Photo prise dans la région semi-aride de Shekhawati, dans l’état du Rajasthan en 1983.

Tout part de la redécouverte de vieilles planches de contact

Profitant du confinement durant la pandémie, Mitch Epstein a revisité ses planches de contact issues de ses huit voyages en Inde. Il a ainsi redécouvert son travail avec un regard nouveau. Le résultat est In India, un livre réalisé avec l’imprimeur et éditeur Gerhard Steidl .

Où l’Inde devient une expérience plus initiatique que documentaire

En 1978, après son mariage avec la cinéaste indienne Mira Nair[1]Mira Nair est une cinéaste indienne qui a su imposé sa voix en Inde, pays où les droits des femmes sont souvent bafoués. Elle est connue pour ces films comme « Salaam Bombay ! », «Mariage des … Continue reading, ses photographies de cette période, publiées sous le titre In Pursuit of India en 1987 et In India publié en septembre 2021, reflètent une quête d’initiation à la culture indienne.

In India, de Mitch Epstein 2021.
Photo 19 : Rekha, Bombay, Maharashtra, 1984. 

Tout d’abord il faut dire que la période, entre 1978 et 1989, lui a permis de mieux comprendre la société indienne. Les tournages de sa compagne Mira Nair, lui auront permis, entre autres, de réaliser des photographies intimistes. 

Les possibilités qu’a eues le photographe de découvrir le microcosme indien grâce à Mira Nair ont, par conséquent, changé sa pratique de la photographie. Moins attaché à une vérité documentaire, il préfère au contraire produire des images qui expriment plus une expérience personnelle, initiatique et authentique.

In India, un ouvrage de photographies aux antipodes de l’exotisme ?

Le photographe américain a acquis un point de vue moins exotique que la plupart des photographes comme Steve McCurry, Cecil Beaton, Norman Parkinson, Henri Cartier Bresson, Marc Riboud, Derr Moore ou Don McCullin [2]Nathaniel Gaskell and Diva Gujral,Photography in India: A Visual History from the 1850s to the Present, , Page 135, V. The New Exotic, Prestel,  2019.. Mitch Epstein préfère donc s’émanciper de ces lieux communs. C’est pour cela que Mitch Epstein ne veut pas réutiliser les mêmes figures invariantes : le système des castes, les couleurs saturées, la religion hindouiste ou l’imagerie éculée de l’empire britannique.  

« Je travaillais dans une culture extraordinairement compliquée, avec le grand privilège d’avoir un double point de vue », confie Mitch Epstein dans sa préface. « Grâce à mon mariage et à ma vie de famille intime, j’ai acquis une perspective indienne – jamais complètement bien sûr, mais plus que si j’avais été un touriste. En même temps, comme j’étais Américain. Je n’étais pas encombré par les codes complexes et politiquement tendus de la caste, de la classe et de la religion qui régissaient la vie de la plupart des Indiens. »[3]Mitch EPSTEIN, In India, Steidl, 2021.

Où l’Inde devient une expérience plus initiatique que documentaire

In India, de Mitch Epstein 2021.
Photo 41 : Taxi Driver, Kutch, Gujarat, 1984.

Les photographies de Mitch Epstein témoignent d’une sensibilité aux nuances sociales et aux complexités culturelles. Par ailleurs, chaque image s’imprègne délicieusement de la palette de couleurs vibrantes de l’Inde des années 80. Récits ouverts. Paysage dramatiques.
Le livre In India de Mitch Epstein ne se lit pas, il se vit !

Edition ‏ : ‎ Steidl (28 September  2021) Language ‏ : ‎ Anglais
Hardcover ‏ : ‎ 144 pages
Spécificité :
Première édition
ISBN-10 ‏ :
3958299679
ISBN-13 ‏ :
978-3958299672
Poids ‏ : ‎
1500 grammes
Dimensions ‏ :
28.5 × 32 cm

Acheter le livre In India

Références

Références
1 Mira Nair est une cinéaste indienne qui a su imposé sa voix en Inde, pays où les droits des femmes sont souvent bafoués. Elle est connue pour ces films comme « Salaam Bombay ! », «Mariage des moussons» ou « India Cabaret » (1985).
2 Nathaniel Gaskell and Diva Gujral,Photography in India: A Visual History from the 1850s to the Present, , Page 135, V. The New Exotic, Prestel,  2019.
3 Mitch EPSTEIN, In India, Steidl, 2021.
Outils de sélection Adobe pilotés par l’IA : le grand bond en avant !

Outils de sélection Adobe pilotés par l’IA : le grand bond en avant !

Outils de sélection Adobe pilotés par l’IA : le grand bond en avant !

Le 26 octobre 2021, les nouveaux outils de sélection Adobe pilotés par l’intelligence artificielle pour Camera Raw et Lightroom seront opérationnels.

L’équipe d’Adobe Camera RAW (ACR) annonce, pour le 26 octobre, une nouvelle gamme d’outils de masquage et de sélection Adobe pilotés par l’IA. 

Par ailleurs, les masques de plage, qui n’existaient auparavant que dans ACR et Lightroom Classic, seront désormais disponibles dans Lightroom et Lightroom Mobile.  

Dans Lightroom surtout, la nouvelle fonctionnalité de masquage représenterait, selon le l’ingénieur en chef d’Adobe, Josh Bury,  la plus grande amélioration  depuis la sortie de Lightroom 2[1]From the ACR Team: Masking Reimagined

Quatre axes d’amélioration des masques et des outils de sélection Adobe

L’équipe d’ACR a identifié quatre domaines clés pour les nouvelles fonctionnalités de masquage et de sélection : un contrôle et une flexibilité accrus, une amélioration du flux de travail et de l’organisation des sélections, une cohérence sur tous les appareils et un meilleur support au sein même d’une application mobile pour maximiser le potentiel des outils.

Présentation des outils de sélection Adobe piloté par l’IA

Adieu le pinceau de sélection ! 

Un nouveau bouton du nouvel outil de masquage piloté par l’IA  supplantera celui du pinceau et du dégradé. Mentionnons que ce bouton affichera toutes les options de masquage disponibles. A cet égard, deux de ces dernières devraient retenir votre attention : « Select subject » et « Select Sky ».

Sélection en un seul coup de clic grâce à l’option Select Subject !

Parmi les outils de sélection Adobe, Select Subject impressionne !

Dans Lightromm Classic, le nouvel outil Select Subject crée automatiquement un masque précis du sujet d’un simple clic. Il fonctionne par ailleurs sur les personnes, les animaux et les objets inanimés. » 

Lorsque vous cliquerez sur Select Subject (Sélectionner le sujet), par exemple, dans une photo où figure une personne, cette dernière sera en deux coups de cuillères à pot instantanément masquée. Bien entendu,  le masquage de la zone de sélection pourra être modifiée et affinée.

Le principe est simple comme de l’eau de roche. Ainsi, le nouvel outil Select Subject  crée automatiquement un masque précis du sujet principal d’un seul coup clic. 

outil de masquage intelligent

Les masques peuvent se soustraire ou s’additionner à d’autres masques 

Un nouveau panneau de gestion des masques pour ne pas perdre le Nord

Avec tous les outils de masquage, il peut être difficile de suivre ce qui se passe. Pour remédier à ce problème, Adobe a créé un nouveau panneau de masquage pour vous aider à organiser votre espace de travail.

Sur le bureau, vous pouvez placer le panneau de masquage n’importe où. Vous pouvez aussi l’ancrer ou le réduire. Cerise sur le gâteau, Pour faciliter le suivi de vos différents masques, vous pourrez également les nommer.

Adobe Sensei simplifie le processus de création de Lightroom et Lightroom Classic

Le progrès effectué sur Lightroom pourrait laisser présager d’une meilleure autonomie du logiciel par rapport à son aîné Photoshop. C’est vrai qu’on a souvent tendance à classer les photos dans Lightroom, traiter à minima l’exposition et le contraste avant de passer à Photoshop pour affiner le travail.

Les apports du moteur d’intelligence artificielle Sensei devraient donc réduire les sempiternels allers-retours entre Photoshop et Lightroom. Grâce aux fonctionnalités d’optimisation pilotées par le moteur d’intelligence artificielle Adobe Sensei, Lightroom va radicalement transformer les méthodes de travail.  

Les nouveaux outils masquages et de sélection Adobe vont libérer la créativité 

Pour Lightroom, sans contexte, c’est un sacré bon en avant technologique. Imaginez… En un seul coup de clic, l’objet de votre sélection sera finement traité. Quel gain de temps ! 

La nouvelle version de Lightroom va certainement optimiser la créativité des graphistes et retoucheurs photos. Dans le domaine du marketing visuel, un secteur où la rapidité et la qualité sont primordiales, ces nouvelles fonctions des nouveaux outils de masquage et de sélection Adobe représente un atout inestimable.

Chez Expert Photographe, dans nos opérations de content marketing, le détourage est chronophage. Ce travail est néanmoins essentiel pour produire du contenu riche. Citons pour illustrer le propos, les visuels pour réseaux sociaux ou les avatars à partir des portraits d’entreprise

C’est entendu, les outils Select Subject vont nous permettre d’effectuer des traitements clés avec rapidité et précision. Vous pourrez par conséquent mieux personnaliser votre content marketing pour de meilleurs résultats. Qui pourrait donc se plaindre d’une telle avancée technologique !

Références

SnapMob, c’est l’uberisation du photographe !

SnapMob, c’est l’uberisation du photographe !

SnapMob, c’est l’uberisation du photographe !

Souriez ! Après Meero, SnapMob se pointe sur le marché de la photographie ubérisée

En 2021, un certain Manuel Villalba a eu l’idée de lancer une nouvelle application, Snapmob. À l’instar d’un appel de taxi Uber, cette application permet de mettre en relation en temps réel un client dans une rue touristique, à la plage ou sur le Mont Fuji avec un photographe, quand vous voulez et où vous voulez.

La démarche semble partir d’un bon principe puisqu’elle a vocation à remettre au goût du jour le photographe ambulant. Seulement voilà, il y a baleine sous gravillon pour ne pas dire ubérisation

Accélération de l’ubérisation

Pour manger, boire, rencontrer l’âme sœur, prendre un taxi, se divertir, discuter, se fringuer, louer un appartement, chercher du travail, voir un film ou une série, assister à une conférence ou même visiter un musée, on pourra difficilement objecter que durant la pandémie tout s’est presque régi par les plateformes.

Disons-le tout net, la tendance à l’ubérisation[1]L’ubérisation, du nom de l’entreprise Uber, est un processus économique qui, grâce aux nouvelles technologies numériques, permet de faire fi des secteurs classiques de l’économie … Continue reading s’est accélérée. La transformation digitale a bouleversé l’économie en tapant l’incruste dans les activités traditionnelles. 

Ubérisation tentaculaire

Tentaculaire, l’ubérisation se répand et touche de plus en plus de domaines variés… Même le métier de la photographie. Cela ne date pas d’aujourd’hui. En 2014, Meero levait 230 millions de dollars pour « disrupter le monde de la photographie »[2]Déborah LOYE, Thomas REBAUD, Les Échos, 19 juin 2019 en mettant en relation des photographes et des entreprises.

 

SnapMob, la photographie à la demande

« SnapMob, c’est véritablement la photographie à la demande. Quiconque possède notre application peut devenir un photographe rémunéré. Nous ne sommes pas un agrégateur de photographes. Nous permettons à toute personne possédant un smartphone de gagner de l’argent en prenant des photos. Les utilisateurs de SnapMob peuvent prendre des photos avec leur smartphone ou un appareil photo, les télécharger et les envoyer en toute sécurité pour que les clients les examinent avant de les acheter. Il n’y a pas de programmation, pas d’appels téléphoniques interminables, pas de moments de tension pour accepter de dépenser des centaines de dollars pour un photographe que vous venez de rencontrer. » – Manuel Antonio Villalba[3]Annonce de SnapMob sur le site américain de business angel : angel.co 

Présentation de l’application Snapmob

Le prix d’une presta photo : « Moins cher qu’un grand café » selon Snapmob

Le principe est simple comme bonjour selon Snapmob. Grâce à une recherche géolocalisée, les personnes souhaitant se faire photographier pourront trouver un photographe à proximité et se connecter instantanément avec lui pour une séance rapide. Les photographes fixent leurs propres prix et sont responsables de la livraison des photos finies. Le paiement est traité par l’application SnapMob.

Le hic, c’est que la promotion de SnapMob propose deux discours : l’un cible les clients en leur promettant des prestations photo pour « au moins le  prix d’un café » et l’autre cible le photographe en proposant de fixer librement leur prix.

 «  Immortalisez vos souvenirs au bon moment pour une prise de vue qui coûtera moins cher qu’un grand café » – Annonce de Snapmob sur Youtube

L’application prévient que les photographes ciblés ne peuvent être professionnels mais compétents.[4] »Your memories, your way, for less. Capture memories as they happen for less money than a large coffee! Photographers, build your portfolio and get noticed while making quick cash. It’s so … Continue reading

Que promet Snapmob aux photographes ubérisés ? Un peu d’argent de poche.  

Selon la FAQ de l’application Snapmob, un bon photographe qui saura bien mener son affaire pourra espérer gagner en moyenne, 200 à 500 dollars par jours. Selon Snapmob, selon leur statistique, un photographe moyen et « compétent » peut espérer vendre 10 photos par jour pour 100 dollars s’il travaille toute la journée sans ménager sa peine. Division et rapport de trois, au doigt mouillé, vous vendrez vos presta 8,42 Euro brut par portrait. 

Dit autrement, pour 8 heures travaillé sans repos, un photographe peut gagner 100 dollars soient 84,23 Euros brut. Il ne faut pas oublier de commissionner Snapmob à hauteur de 10 à 25% selon la nature de la prestation. Il ne vous reste qu’entre 75 ou 63 euros.

On continue ? Tout paiement s’effectue obligatoirement via Paypal. Pour chaque transaction, Paypal prélèvera une commission importante sur vos sommes gagnées.[5]Pour les calculs de montant de transaction Paypal, se référer à calcul.co/frais-paypal/

Malheureusement, ce n’est pas fini : vous devrez déclarer les sommes gagnées aux impôts. Au minimum, à cœur vaillant, si vous décidez de vous lancer dans l’aventure Snapmob pendant un mois, pendant 8 heures sans pause, vous gagnerez hors impôts 1260 euros si vous photographiez au grand minimum. Bon courage !

Ubérisation des photographes

Bienvenue dans le monde merveilleux de la photographie ubérisée !

Personne sain d’esprit n’accepterait de travailler à un tel rythme pendant un mois pour une somme si dérisoire. Snapmob en est conscient. Le segment cible est un photographe amateur non professionnel qui s’attèlera à la tache pendant ses weekends, pendant un ou deux jours en gros.

Snapmob saura se satisfaire de millions de photographes occasionnels d’un jour au détriment des professionnels de la photographie. Bienvenue dans le monde « merveilleux » de l’ubérisation.

Références

Références
1 L’ubérisation, du nom de l’entreprise Uber, est un processus économique qui, grâce aux nouvelles technologies numériques, permet de faire fi des secteurs classiques de l’économie grâce aux plateformes numériques. Ces dernières ont vocation à mettre en relation directe et en temps réel les utilisateurs et les prestataires.
2 Déborah LOYE, Thomas REBAUD, Les Échos, 19 juin 2019
3 Annonce de SnapMob sur le site américain de business angel : angel.co 
4  »Your memories, your way, for less. Capture memories as they happen for less money than a large coffee! Photographers, build your portfolio and get noticed while making quick cash. It’s so simple! Frame worthy photos every time. Your memories, your way!  » Texte qui accompagne la promotion vidéo de Snapmob
5 Pour les calculs de montant de transaction Paypal, se référer à calcul.co/frais-paypal/
Canon acte sa transition vers l’hybride

Canon acte sa transition vers l’hybride

Canon acte sa transition vers l’hybride

Canon sonne le glas pour les objectifs EF et sort le grand jeu avec les objectifs RF 

On l’aura remarqué, mine de rien, la société Canon se concentre dorénavant sur ses offres hybrides.

La société nippone a déjà cessé, en février 2021, la production des objectifs comme le pancake EF 40mm f/2.8 STM et son premier objectif macro de la série EF-S, le 60 mm f/2,8 Macro USM.

Comme indiqué par Canon Rumors[1]Arrêt de production des objectifs Canon EF 70-200mm f/4L IS II et USM & Canon EF 85mm f/1.2L USM II : Canon EF 70-200mm f/4L IS II USM & Canon EF 85mm f/1.2L USM II Discontinued, la liste va s’allonger.

Canon siffle en effet l’arrêt de la production de deux modèles populaires :  le 70-200 mm f/4 L IS USM II et le 85 mm f/1,2L USM II.

La société nipponne leur a trouvé de nouveaux substituts directs destinés aux appareils photo sans-miroir. Les dignes successeurs seront le RF 85mm f/1.2L USM, le RF 85mm f/1.2L USM DS et le téléobjectif RF 70-200mm f/4L IS USM.

Canon visant le marché des hybrides, c’est la fin de production pour les objectifs Canon EF-70-200mm-f4L-IS-USM

Le téléobjectif EF 70-200mm f/4L IS II USM appartient maintenant à la race des anciens. On peut toujours le trouver à un prix abordable rendu possible grâce sa faible ouverture.

Pas de nouveaux objectifs EF sauf si le marché le demande.

Le responsable marketing de produit pro chez Canon Europe, Richard Shepherd, a annoncé la nouvelle orientation de la firme japonaise. Canon va concentrer son développement sur la production d’objectifs à monture RF pour son système sans-miroir plein format. En l’état actuel des choses,  la monture EF des reflex numériques est toujours prise en charge. En revanche, la marque japonaise ne produira plus de nouveaux objectifs EF. Rien n’est cependant définitif. Si le marché est toujours demandeur, Canon ne fermera pas la porte aux objectifs traditionnels.
 » Comme vous le savez, l’année dernière, nous avons lancé la monture RF et le système EOS R.  À ce jour, nous avons lancé dix objectifs acclamés par la critique. Comme il s’agit d’un nouveau système, nous prévoyons de poursuivre dans cette voie, en lançant davantage d’objectifs RF tout en continuant à soutenir pleinement le système d’objectifs EF. Et bien sûr, si le marché le demande, nous sommes prêts à créer de nouveaux objectifs EF. Mais pour l’instant, nous nous concentrons sur les RF ».[2] » Nous nous concentrons sur la RF « , déclare Canon – pas de nouveaux objectifs EF sauf si « le marché le demande ». Lire l’interview.
Place à l’hybride ! Canon siffle la fin de production pour le Canon EF 85mm f/1.2L USM II

Le téléobjectif  EF 85mm f/1.2L USM II, c’était d’abord des performances optiques remarquables pour de superbes portraits. Difficile de résister à un tel objectif, même à l’heure de transition vers le tout hybride !

Cette mise au rancart des objectifs EF devrait pousser certains photographes regardant sur le prix à investir sur ces derniers.

Changer n’est pas rédhibitoire si la nouvelle technologie mirrorless [3]L’appellation mirrorless signifie sans-miroir et désigne tous les appareils à objectifs interchangeables sans miroir. offre de meilleures performances, une meilleure qualité d’image et des fonctions telles que la stabilisation d’image intégrée au boîtier. Sur ce point, il n’y a pas photo ! 

 

Références

Références
1 Arrêt de production des objectifs Canon EF 70-200mm f/4L IS II et USM & Canon EF 85mm f/1.2L USM II : Canon EF 70-200mm f/4L IS II USM & Canon EF 85mm f/1.2L USM II Discontinued
2  » Nous nous concentrons sur la RF « , déclare Canon – pas de nouveaux objectifs EF sauf si « le marché le demande ». Lire l’interview.
3 L’appellation mirrorless signifie sans-miroir et désigne tous les appareils à objectifs interchangeables sans miroir.
Raghu Rai ambassadeur du Fujifilm GFX 100S

Raghu Rai ambassadeur du Fujifilm GFX 100S

Raghu Rai ambassadeur du Fujifilm GFX 100S

Raghu Rai, ambassadeur de la branche Fujifilm India

Pour promouvoir le nouveau Moyen Format, le GFX 100s, Fujifilm India souhaite émerveiller le monde de la photographie. Cela se fera à travers les yeux du photographe indien Raghu Rai. Ce dernier est reconnu pour ses photographies dédiées à la culture de l’Inde. Il semblait le plus légitime pour Fujifilm India qui souhaite communiquer sur la redéfinition de l’art de la photographie.

Dans le cadre de cette association avec Fujifilm India, le photographe indien capturera les peintures murales, des grottes d’Ajanta Ellora. Le projet sera réalisé, marketing oblige,  avec l’appareil photo Fujifilm GFX 100s.

Fujifilm GFX-100S

Le moyen format, le Fugifilm hybride, le GFX 100s

Le grand angle pour capturer l’Inde

Capturer la profondeur des émotions humaines a toujours été le point fort du travail du photographe Raghu Rai. Ses clichés panoramiques parviennent à saisir de multiples scènes de vie prégnantes en un seul clic. Cette intensité est peut-être la plus évidente dans les images issus de ces livres comme India : Reflections in Colour, India: Reflections in Black & White, Mumbai, where Dreams Don’t Die ou Varanasi – Portrait Of A Civilization.

Il n’est pas surprenant qu’Haruto Iwata, l’actuel directeur général de Fujifilm India ait lancé son dévolu sur celui que l’on considère comme le père de la photographie documentaire indienne [1]Gopesa PAQUETTE, Former l’œil et l’âme, Anthropologie et Sociétés, >Volume 36, Numéro 1–2, 2012, p. 245–262,  2012..

My Xtory – Raghu Rai | Promotion Fujifilm Dans cette vidéo, le photographe évoque sa passion pour le grand angle et son futur projet parrainé par Fujifilm India.

“ Il n’y a pas un moment dans l’espace. Il y a plusieurs moments palpitants dans un espace. C’est pour cela que j’utilise un grand angle. »[2]Dans la vidéo promotionnelle de Fujifilm, My Xtory, Raghu Rai explique pourquoi il privilégie le grand angle dans un pays comme l’Inde | Fujifilm

Selon Fujifilm India, ce partenariat permettra de mettre en valeur la gloire et la splendeur des grottes d’Ajanta et d’Ellora. 

Références

Références
1 Gopesa PAQUETTE, Former l’œil et l’âme, Anthropologie et Sociétés, >Volume 36, Numéro 1–2, 2012, p. 245–262,  2012.
2 Dans la vidéo promotionnelle de Fujifilm, My Xtory, Raghu Rai explique pourquoi il privilégie le grand angle dans un pays comme l’Inde | Fujifilm
Comment Deep Nostalgia (ré)anime les morts ?

Comment Deep Nostalgia (ré)anime les morts ?

Comment Deep Nostalgia (ré)anime les morts ?

Deep Nostalgia : une IA censée renforcer les liens avec le passé grâce à un portrait photo animé

MyHeritage vient de publier son nouvel outil baptisé Deep Nostalgia, en référence au deep learning utilisé par l’intelligence artificielle. L’IA de Deep Nostalgia a été développée par l’entreprise israélienne D-ID, spécialisée notamment dans l’animation de photos depuis une vidéo source. 

Imaginez le tableau. Vous venez d’uploader un vieux portrait photo de famille de votre arrière-grand-mère décédé sur le site MyHeritage. Soudain, vous observez avec émotion un visage qui dodeline de la tête. Mémé cligne des yeux et vous sourit ! Elle vous  fait même un bisou du bout des lèvres.

Portrait photo issu du livre Indiens de Serge Bouvet – Si vous uploadez une photo en plan moyen, par exemple, l’outil Deep Nostalgia fera toujours un focus sur le visage du sujet choisi. 

Pourquoi le marketing de la nostalgie fonctionne si bien avec Deep Nostalgia ?

Gagner la confiance de ses clients

« Deep Nostalgia a fourni une machine à remonter le temps pour que ma famille et moi puissions renouer avec nos ancêtres, et cela a été une expérience infiniment enrichissante », témoignage de Deanna Matrin mis en avant par le site MyHeritage[1] Lire l’article 50 Million Animations Created with Deep Nostalgia™! .

 

De toute évidence, bâtir la confiance d’une marque est toujours un processus difficile qui nécessite un marketing et une promotion de qualité. Il existe pourtant une pelleté de stratégies qui peuvent aider à établir une campagne efficace et puissante. Le marketing de la nostalgie en est un bon exemple.

L’une des meilleures façons de capter l’attention du public est de l’aider, en effet, à  exacerber ses meilleurs souvenirs. A ce titre, la compagnie MyHeritage exploite plein pot le filon de la nostalgie d’un proche disparu.

Rémanence publicitaire aux bouffées proustienne

Dans le domaine de la communication publicitaire, l’exploitation de la nostalgie permet de susciter des émotions favorables à la marque. Tout cela concourt, de ce fait, à mieux ancrer les messages dans les esprits. Dans le jargon du métier, on parle de rémanence publicitaire. Autrement dit, les amoureux de la littérature française,  évoqueront plutôt la madeleine de Proust[2]La madeleine de Proust est une expression qui se rapporte à une réminiscence. Cette dernière peut être provoquée par un portrait photo, un objet, une odeur, un son, une musique ou une … Continue reading. Pourquoi pas ?

Quoiqu’il en soit, gardons au moins à l’esprit que la nostalgie fait vendre. Pour MyHeritage, la nostalgie valorise premièrement mieux son image. Deuxièmement elle accroît sa visibilité. Enfin, troisièmement, elle augmente ses ventes.

Marketing de la nostalgie

© Expertphotographe.com 2021- Marketing de la nostalgie
le marketing de la nostalgie augmente l’envie d’achat  
(Cliquez sur le schéma pour zoomer)

« Se connecter avec son histoire familiale »

Notons que dans la persuasion publicitaire, l’émotion joue un rôle cathartique. Tout marketeur sait que celles-ci exercent une influence forte sur la prise de décision du consommateur. Le géant des tests ADN  et des données généalogiques, MyHeritage, l’a très bien compris puisque toute leur communication est centrée sur l’émotion.[3] »Vous aurez un moment « wow » lorsque vous verrez une photo de famille précieuse prendre vie avec Deep Nostalgia », a déclaré Gilad Japhet, fondateur et PDG de MyHeritage. « Voir les … Continue reading.

La nostalgie, un puissant outil de marketing pour mieux promouvoir DNA Matches

Considérons par exemple les offres de la société israélienne. L’un des services vendu par Myheritage, vise à permettre de découvrir vos origines ethniques, grâce à un test d’ADN. Le montant de cette offre Estimation Ethnique est de 79 euros. Un autre service, DNA Matches, (correspondances ADN) vise à découvrir vos liens de parenté avec d’autres utilisateurs du monde entier. Il y en a d’autres et ils sont bien entendu sonnants et trébuchant[4]Listes des offres de MyHeritage .

Deep Nostalgia est surtout un puissant outil marketing de nostalgie. En 2014, une étude coécrite par Jannine Lasaleta, a montré que la nostalgie réduisait les craintes de dépenses chez le consommateur. « Si la nostalgie est si souvent utilisée en marketing, c’est peut-être parce qu’elle incite les consommateurs à se séparer de leur argent. » avançait Jannine Lasaleta[5] Jannine Lasaleta, Nostalgia Weakens the Desire for Money, Volume 41, Issue 3, Pages 713–729, Journal of Consumer Research, 2014..

Toujours selon l’étude, la nostalgie renforcerait d’une part le sentiment de lien social, et d’autre, une forte impression d’appartenance à une communauté. Comme le souligne Jannine Lasaleta : plus le sentiment de lien social est fort, plus l’importance accordée aux dépenses diminue.

Deep Nostalgia constitue donc un puissant levier de vente des services de généalogie par ADN pour  MyHeritage. Le succès du projet semble démontrer que le marketing de la nostalgie est redoutable.

Nous vous invitons à créer des vidéos en utilisant cette fonctionnalité (Ndlr : de Deep Nostalgia) et à les partager sur les réseaux sociaux pour voir ce que pensent vos amis et votre famille. Cette fonctionnalité est destinée à une utilisation nostalgique, c’est-à-dire à ramener à la vie les ancêtres bien-aimés. » FAQ de la page Deep Nostalgia

Succès mondial de Deep Nostalgia en 18 jours à peine !

Animations ludiques…

L’outil d’animation de portrait photo est devenu viral peu après son lancement le 25 février. Si la volonté affichée des créateurs de MyHeritage a été d’encourager les utilisateurs à tester Deep Nostalgia avec des photos de feu mémé ou pépé, les premiers utilisateurs ont plutôt animé de manière ludique des personnages célèbres, des portraits de tableaux ou d’illustration. Il n’empêche, le succès est là !

Des portraits en noir et blanc de personnages historiques et d’ancêtres ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Les internautes se sont ébahis à la vue d’Oscar Wilde clignant des yeux, d’Alan Turing souriant ou de Bhagat Singh dodelinant de la tête.

… de figures historiques

Déjà plus de 50 millions d’animations !

Depuis son lancement, en seulement 18 jours, le 15 mars 2021, l’application a déjà permis de générer plus de 50 millions d’animations[6]Lire en ligne : 50 Million Animations Created with Deep Nostalgia™!.

« Lorsque MyHeritage a lancé son outil Deep Nostalgia il y a un peu plus d’une semaine, en utilisant la technologie Live Portrait de D-ID, nous savions que ça allait marcher. Mais nous n’étions pas préparés à l’ampleur du succès et à la rapidité avec lesquelles Deep Nostalgia allait être utilisé. Depuis son lancement à Rootstech, à Salt Lake City, dans l’Utah, la technologie a fait le tour du monde, et des personnes de tous les continents utilisent l’application pour établir des liens affectifs avec des membres de leur famille disparus depuis longtemps. »[7]D-ID’S Live portrait – The tech behind Deep Nostagia™ » 

 

© 2016 Portrait photo d’une jeune indienne de Delhi, Serge Bouvet – L’animation semble désincarner cette indienne qui s’agite sans réelle raison « humaine ».

Comment la nostalgie promue par Deep Nostalgia permet de collecter des millions de données ?

C’est sans doute émouvant. C’est fun mais gare ! Mentionnons que l’entreprise MyHeritage  spécialisée dans l’analyse du génome humain est considérée comme illégale en France. La loi de l’article 16-10 du code civil est claire à ce sujet :

Article 16-10

« L’examen des caractéristiques génétiques d’une personne ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique[8]Code Civil, Chapitre III : De l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne et de l’identification d’une personne par ses empreintes génétiques (Articles 16-10 … Continue reading. »

Dans le monde du « gratuit », rien n’est jamais vraiment « gratuit ». En échange de votre email et éventuellement de votre ADN, vous « gagnez » le droit de faire joujou avec l’IA de Deep Nostalgia. C’est malin. MyHeritage aura déjà collecté les informations génétiques personnelles de millions de personnes dans le monde.[9]Nicolas SIX, Deep Nostalgia, un service de MyHeritage à utiliser avec précaution, Le Monde, 02 mars 2021.
Voilà qui laisse méditatif !

Comment fonctionne Deep Nostalgia ?

Deep Learning

A l’instar de l’intelligence humaine,  l’Intelligence Artificielle (IA) a d’abord besoin d’apprendre pour se développer et réaliser son plein potentiel. Au préalable, il est donc nécessaire d’entraîner une IA. Pour ce faire, il convient de nourrir  à l’aide de larges volumes de données. Cette phase d’apprentissage est ce qu’on appelle le Deep Learning.

Generative Adversarial Networks (GAN)

Lorsque les IA créent des séquences vidéo originales, souvent appelées « deepfake », elles utilisent une méthode appelée « generative adversarial networks » (GAN). C’est une classe d’algorithmes d’apprentissage non supervisée qui a été programmée par Ian Goodfellow. Cette classe permet de générer des images au réalisme bluffant. [10]Le père du GAN est Ian Goodfellow. L’invention du concept du GAN et sa réalisation en un prototype eut lieu à Montréal, en 2014, lors d’une sortie au restaurant. Ses confrères … Continue reading.

Phase d’entraînement des algorithmes

Cette technique de Ian Goodfellow oppose deux Intelligences Artificielles : l’une est dédiée au contenu et la seconde évalue dans quelle mesure ce contenu imite au mieux la réalité. Au fur et à mesure,  les algorithmes s’entraînent mutuellement, jusqu’à ce que le contenu original de l’Intelligence Artificielle soit très difficile à identifier comme faux.

© D-ID’s Live Portrait 2021  – Le procédé de Deep Nostalgia relie la photo statique (à droite) à une vidéo « pilote » (à gauche), animant le sujet de la photo de sorte qu’il parle, sourit, cligne des yeux, bouge la tête et correspond à tout mouvement dans la vidéo « pilote ».

Deep Nostalgia, c’est grosso modo du Deep Fake

Les programmeurs de D-ID ont donc entraîné le GAN de Deep Nostalgia à l’aide d’ensembles de « vidéos modèles », représentant chacune différentes combinaisons de mouvements pour les yeux, la bouche, les sourcils, les joues et la tête ; l’IA a ensuite appris comment les appliquer à des photos de différentes personnes pour obtenir une illusion de mouvement réaliste. Elle attribue enfin différentes suites de gestes faciaux à différentes photos, en fonction de la posture et de l’orientation de leurs sujets.

Deep Nostalgia, comment ça marche ?

© Expertphotographe.com 2021- Deep Nostalgia, comment ça marche ? (Cliquez sur le schéma pour zoomer )

Deep Nostalgia, nouveau rituel numérique d’outre-tombe ?

© 2016 Jeune indien de Delhi, Serge Bouvet – L’animation distord quelque peu la photo d’origine. L’œil droit se bride et s’allonge au lieu de se raccourcir comme il est de règle en perspective.  Le menton et le nez se courbent étrangement vers la gauche.

Impressionnant mais pas excellent

Techniquement, l’animation est à première vue assez impressionnante mais pas excellente. Disons-le. La qualité de ressemblance de l’animation avec la photo d’origine demeure encore discutable car elle dépend encore de nombreux facteurs : le fond doit être flou ou uni, le sujet ne doit pas porter de couvre-chef, ne doit pas être trop de quart pour éviter les effets de perspectives grotesques, ne doit pas porter de lunettes, ne doit pas être trop barbu, la photo doit bien être exposée car trop d’ombre empêche l’IA de reconnaître le visage, etc.

Malaise ?

Quand tous ces éléments s’ajoutent, le rendu ne fait plus honneur à la photo d’origine. Si l’internaute cherche à voir un être cher disparu se mouvoir et lancer des regards sympathiques, malgré toute la bonne volonté des développeurs de l’IA à vouloir provoquer des émotions fortes, cela peut susciter beaucoup de malaise.

Des animations effrayantes ?

À vrai dire, on ne peut s’empêcher de penser à ces films ou histoires d’horreurs qui content ces récits où une personne aimée est ressuscitée par ses proches. La personne qui revient à la vie perd toujours quelque chose, si bien que ce qu’il en reste est dépeint comme diabolique ou effrayant.

En définitive, ces visages numériques qui reviennent à la vie grâce à l’IA de Deep Nostalgia, à quelques égards, oscillent entre la réalité et l’outre-tombe numérique, entre un portrait photo tangible et une image sournoisement trompeuse qui vous sourit et cligne des yeux.

Des portraits de Fayoum à Deep Nostalgia, comment prolonger la vitalité de ceux qui ne sont plus ?

Connexion spirituelle

L’intelligence artificielle de Deep Nostalgia nous encourage-t-elle à céder aux illusions de l’immortalité numérique ? Affronter la mort, c’est lui faire face avec courage et sagesse. Aujourd’hui, on pourrait avoir le sentiment que nos sociétés contemporaines se refusent précisément à l’assumer.

Pourtant, d’antan, si le rite funéraire avait une fonction de médiation pour permettre à la personne endeuillée de demeurer, le temps d’un souvenir, connecté spirituellement avec le défunt, les plus fortunés ne se refusaient pas l’apport supplémentaire d’un portrait ou d’une sculpture pour mieux accuser le coup.

Certains de ces portraits pouvaient troubler comme les portraits  peints très réalistes de Fayoum[11]Fayoum (al-Fayyum) est l’un des gouvernorats de l’Égypte, situé dans le centre du pays.qui avaient vocation d’atténuer l’aspect lugubre du tombeau ou du sarcophage.[12]«Les portraits du Fayoum résistent en somme à la mort du tombeau et du sarcophage, mais tout autant, ces portraits semblent domestiquer la mort, exprimant par-là une conscience contemporaine de … Continue reading

Portrait funéraire de la momie d'Aline; 24 après J.-C.; Empire romain; tempera sur toile, 42 cm; Hawara (site archéologique en bordure du Fayoum)

Portrait funéraire de la momie d’Aline; 24 après J.-C.; Empire romain; tempera sur toile, 42 cm; Hawara (site archéologique en bordure du Fayoum)

Déni de la mort

Au fil des siècles, la fuite et le déni de la mort a ouvert la porte à de nouvelles pratiques loufoques ou dérangeantes pour tenter de se connecter aux morts : les photographies retouchées des adeptes du spiritisme et de leurs « esprit-es-tu-là »[13]Jolly, Martyn. (2006). Faces of the Living Dead: The Belief in Spirit Photography. Miegunyah Press., les portraits photos post-mortem de l’ère victorienne commandées par les familles en deuil[14]Mary Warner Marien, Photography : A Cultural History, New York, Harry N. Abrams, 2002. ou bien aujourd’hui avoir une photographie animée par une IA d’un membre de la famille.

Le révérend Charles L. Tweedale et Mme Tweedale avec la prétendue forme spirituelle de F. Burnett. Cette photographie d'esprit, comme toutes celles de William Hope, a été démasquée comme étant frauduleuse.
Portrait photo retouché du photographe William Hope, représentant le révérend Charles L. Tweedale et Mme Tweedale avec la forme « spirituelle » de F. Burnett, 1919
Portrait photo post-mortem

L’art troublant de la photographie de la mort – Photographie de l’époque victorienne montrant des parents posant avec leur fille décédée.

Références

Références
1 Lire l’article 50 Million Animations Created with Deep Nostalgia™!
2 La madeleine de Proust est une expression qui se rapporte à une réminiscence. Cette dernière peut être provoquée par un portrait photo, un objet, une odeur, un son, une musique ou une madeleine… N’importe quoi peut contribuer à réactiver un souvenir. Cette expression est tirée du roman Du côté de chez Swann (1913) de Marcel Proust.
3  »Vous aurez un moment « wow » lorsque vous verrez une photo de famille précieuse prendre vie avec Deep Nostalgia », a déclaré Gilad Japhet, fondateur et PDG de MyHeritage.

« Voir les visages de nos ancêtres bien-aimés prendre vie dans une simulation vidéo nous permet d’imaginer comment ils auraient pu être dans la réalité, et offre une nouvelle façon profonde de se connecter à notre histoire familiale. » Coral MURPHY, Deep Nostalgia’ brings new life to dead ancestors by re-animating old photos, USATODAY, 25 février 2021.

4 Listes des offres de MyHeritage
5 Jannine Lasaleta, Nostalgia Weakens the Desire for Money, Volume 41, Issue 3, Pages 713–729, Journal of Consumer Research, 2014.
6 Lire en ligne : 50 Million Animations Created with Deep Nostalgia™!
7 D-ID’S Live portrait – The tech behind Deep Nostagia™
8 Code Civil, Chapitre III : De l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne et de l’identification d’une personne par ses empreintes génétiques (Articles 16-10 à 16-13)
9 Nicolas SIX, Deep Nostalgia, un service de MyHeritage à utiliser avec précaution, Le Monde, 02 mars 2021
10 Le père du GAN est Ian Goodfellow. L’invention du concept du GAN et sa réalisation en un prototype eut lieu à Montréal, en 2014, lors d’une sortie au restaurant. Ses confrères doctorants célébraient leur diplôme et lui demandèrent assistance pour résoudre un problème de synthèse d’image. Lire The GANfather: The man who’s given machines the gift of imagination
11 Fayoum (al-Fayyum) est l’un des gouvernorats de l’Égypte, situé dans le centre du pays.
12 «Les portraits du Fayoum résistent en somme à la mort du tombeau et du sarcophage, mais tout autant, ces portraits semblent domestiquer la mort, exprimant par-là une conscience contemporaine de la vie comme être-pour-la-mort.» Marc RAGON, Présences des morts Libération, 19 juin 1997. Lire l’article
13 Jolly, Martyn. (2006). Faces of the Living Dead: The Belief in Spirit Photography. Miegunyah Press.
14 Mary Warner Marien, Photography : A Cultural History, New York, Harry N. Abrams, 2002.